2010/02/23

Fin du combat

L'armée des anges a encore une fois augmenté ses effectifs.

Au terme d'une difficile maladie, parsemée de hauts et de bas, elle a fermé les yeux.

Elle emporte avec elle sa souffrance et peut-être aussi sa peur, laissant derrière une immense peine et un grand soulagement.

Je ne l'ai pas vue souvent, quelques fois à peine. Je ne l'ai pas beaucoup connue, mais je sais qu'elle était une fière battante. La femme, la mère, l'amie, toutes avaient la tête haute et le sourire accueillant.

Je garderai précieusement l'image de nos deux dernières rencontres. Il y a eu cette fois où elle décorait avec entrain son sapin de Noël. Puis cette dernière où, bien que visiblement fatiguée, elle veillait à ce que son fils ait tout pour assurer la réussite de son party. Elle était digne, fière et entière.



Repose-toi bien maintenant, allégée de toutes douleurs. Repose-toi bien et garde un oeil sur tes amours afin qu'ils puissent accepter leur chagrin et réapprendre la vie sans toi.

2010/02/15

Fatalité

Ça y est, les traitements sont terminés, la rémission est commencée. Tout s'est bien passé, ma mère est une héroïne qui a gagné la bataille.

Au moment où on s'apprête à ranger chapeaux et trompettes, alors que l'atmosphère est encore à la fête et que l'annonce de ce temps nouveau est répétée à tous vents, la fatalité frappe.

Il a mon âge et sa mère, qui a été grandement éprouvée dans la dernière année le quittera bientôt.

Il lui reste de six à douze mois pour profiter de sa présence, pour lui dire combien il l'aime.

Six à douze mois...

Comme une claque en plein visage, un avertissement que rien n'est jamais gagné d'avance, que tout peu basculer n'importe quand.

Évidemment, la pensée du "Et si c'était à nous que c'était arrivé" prend du volume. Sans rien enlever à la joie de savoir que tout va bien, disons que ça relativise les choses et, surtout, me fait prendre conscience de ma chance. Ma mère est avec moi et elle pourra probablement voir grandir tous ses petits-enfants.

Je partage donc une peine qui se vit en silence, derrière un épais mur protecteur. Je devine une immense peur et une aussi grande tristesse. Je suis sans mot et, faute de proximité, sans geste.

Je pense à toi, ta mère, ton père. Puissiez-vous vous aimer intensément jusqu'à la toute dernière minute et vous envelopper dans un voile de résilience.