2006/10/26

Sur le sofa du psy

Je ne serai jamais parfaite.
Est-ce que ça vaut la peine de faire des efforts pour devenir une meilleure personne? Est-ce que le sentiment de se dépasser est un leurre? Est-ce que, dans le fond, une personne peut vraiment changer? Est-ce que, depuis dix ans, je me raconte des histoires? Est-ce que ma vie entière est une comédie inspirée de mes fantasmes?

Ce n'est pas vrai que c'est l'intention qui compte. Il n'y a que le résultat qui apparaît en bout de ligne, anéantissant les efforts, la volonté de départ et les meilleures intentions du monde.

Je ne serai jamais parfaite.
Est-ce que je me bats contre des moulins à vent? Est-ce que la partie est perdue d'avance? Est-ce que je dois abandonner et me dire que de toute façon, je ne serai jamais assez bien? Est-ce que c'est possible malgré tous mes défauts de fabrication? Est-ce qu'un jour, j'en vaudrai vraiment la peine?

Ce n'est pas vrai que la volonté est la clé de tout. Je n'aurai jamais le plein contrôle de tout, il y aura toujours des facteurs qui viendront modifier la donne, tabassant la volonté à grands coups de point pour la meurtrir et de la rendre inadéquate.

Je ne serai jamais parfaite.
Est-ce que l'impression de ne pas être à la hauteur est en réalité un fait indéniable? Est-ce c'est possible de renverser la vapeur? Est-ce qu'il existe des cours pour arriver à deviner ce qu'il convient de faire ou de dire et à quel moment le faire? Est-ce qu'il est préférable de devenir insensible, voire indifférent pour éviter la congestion émotionnelle? Est-ce qu'il est de mise de se taire lorsque l'opinion diverge?

Ce n'est pas vrai que la rationalité est le remède à tous les maux. Au mieux, elle permet un recul, au pire, elle nous fait passer à côté du chemin. Et pourtant, lorsqu'un circuit saute, c'est la première présente sur les lieux de l'incident à faire son rapport.

Je ne serai jamais parfaite.
Il y aura toujours deux côtés à une médaille, deux pôles pour créer l'ensemble. Le bien et le mal coexistent, le bonheur et la tristesse aussi. Je serai toujours bassement humaine, avec mes forces et mes faiblesses, mes qualités et mes défauts.

Je serai toujours moi. Pas l'autre, pas toi, pas lui. Juste moi et mon illusion de devenir meilleure de jour en jour.

Alors, docteur, quel est le verdict?