2006/10/26

Deux morceaux de robot!

J'ai toujours été prise au dépourvu avec mes sentiments de tristesse et de peur. Je n'ai jamais sû gérer ces deux émotions correctement, invariablement, je les transforme en colère. Ce n'est pas que ce soit plus agréable à vivre, mais j'imagine que c'est parce que je me sens moins vulnérable ainsi, que j'ai moins peur d'être jugée hystérique ou encore dépendante.

Anecdote: Il y a de cela tout plein d'années, j'étais partie dans un voyage de pêche avec mon ex (qui ne l'était pas encore à ce moment-là!) et sa famille. Un matin, il part en chaloupe avec son frère. L'heure du dîner passe... pas de nouvelle. L'après-midi passe... pas de nouvelle. L'heure du souper passe... pas de nouvelle. J'étais angoissée à l'idée qu'ils aient pu chavirer ou qu'il leur soit arrivé un malheur quelconque. Finalement, à leur retour au courrant de la soirée, alors que la blonde du beau-frère se jetait dans ses bras pour lui dire à quel point elle s'était inquiétée, moi, la dyslexique des émotions, je lui ai offert mon plus bel humeur de truck. Comme si c'était de sa faute si j'avais eu peur de le perdre. Beaucoup plus tard (lire des années), nous revenons sur le sujet devant un bon café et c'est là que je lui avoue à quel point je m'étais inquiétée et qu'il avoue de son côté avoir réellement eu peur de ne jamais revenir. Avec le recul, je me rends bien compte que nous sommes vraiment passé à côté d'une belle possibilité de rapprochement, tout ça parce que je me suis blindée. Fin de l'anecdote.

Ce soir, j'ai eu de la peine. (Ce n'est pas pour ça que je mérite deux morceaux de robots, bien évidemment!) Je suis détraquée hormonalement, il pleut depuis des lunes, je m'ennuie, bref, tout pour me rendre très fragile, ce qui explique peut-être en partie le fait que j'aie eu de la peine, mais bon, toujours est-il que c'est ce que j'ai vécu. De la vraie peine, du genre qui secoue les certitudes. Après avoir accusé le choc, une vague de colère a effleuré mon esprit et, sans savoir pourquoi (en fait, j'ai une petite idée là-dessus...), elle est repartie vers le néant, ne laissant que la peine dans toute sa pureté. (D'où le premier morceau de robot.)

Ensuite, le deuxième morceau que je m'auto-décerne vient du fait que j'en ai avisé le porteur de mauvaise nouvelle. Aucun reproche, aucune attaque, seulement moi (enfin, c'est ce que je crois!). Moi dans toute ma splendeur de fille un peu fuckée. Bon, la méthode n'est certainement pas très au point, le porteur de la nouvelle pourrait sûrement en témoigner, mais je suis fière de moi.

La tristesse me pousse derrière des barrières en béton armé, mais cette fois-ci, j'ai sincèrement l'impression d'être montée au front malgré la douleur. Et le plus important, c'est que je respire mieux depuis...

Ah puis, quand je regarde cela, je pense que je vais augmenter la cagnotte à trois morceaux pour l'ensemble de mon oeuvre! (Chacun ses petites victoires, non?)

1 Comments:

Blogger Pourquoi moi? said...

Quel beau blog. Je n'ai pas exploré les archives, je m'en garde pour plus tard.

J'ai toujours trouvé extraordinaire de pouvoir lire les sentiments de quelqu'un sans connaître les évènements sous-jascents.

Je peux rajouter deux morceaux de rorbot?

8:31 a.m.  

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