2006/05/06

La marée basse

Ça n'arrive pas souvent. Quand cela se produit, j'en suis heureusement libérée après quelques heures. Le plus long moment a été de deux jours et il y a une éternité de cela. Reste que je déteste ça, que je m'en passerais très bien.

Chaque fois, ça me tombe dessus sans avertissement, sans signe précurseur. Aucun moyen de passer à côté puisque je m'en rends compte une fois les deux pieds dedans. La seule chose à faire est de m'occuper en attendant que ça passe. Ça vient, ça passe, va savoir pourquoi. Plusieurs semaines, voire des mois de quiétude et vlan, le nuage se manifeste.

Il m'arrive que mon coeur ait froid, qu'il se sente seul, sans personne avec qui battre à l'unisson. Il m'arrive que ma tête hurle son besoin de s'appuyer au creux d'une épaule accueillante. Il m'arrive que mon corps réclame un déluge de caresses aimantes.

Ça m'arrive... C'est comme ça, c'est tout. Je ne me bats plus contre ce courant, puisque je sais que ça ne durera pas, que ce manque d'amour sera compensé par douze millions d'autres belles choses en attendant que la chaleur se manifeste à nouveau. Je ne suis pas malheureuse, je ne pleure pas sur mon sort. Ma vie est ce qu'elle est et je ne l'échangerais pour rien au monde... sauf peut-être pendant ces capsules de marée basse.