2009/11/08

Acouphène

Toujours là, en bruit de fond, comme une litanie qui ne finit plus. Peu importe le moment ou l'état d'esprit, le son fraie son chemin insidieusement, suite continue de points d'interrogation. Pas suffisamment fort pour tuer les moments de bonheur, juste assez pour tenir tous les sens en éveil, à l'affût d'un indice, d'un signal.

Lorsque la vie s'assoupit et atténue son vacarme quotidien, c'est là que le simple bruit de fond se transforme en cacophonie, plus rien ne pouvant l'assourdir. Aucune distraction ne peut venir changer la direction des projecteurs. C'est ce moment que choisit inévitablement le murmure pour réclamer que sa présence soit reconnue. Ça hurle fort, chassant un sommeil très sensible.

Comme un acouphène auquel on ne s'habitue pas parce qu'il se transforme inlassablement, variant légèrement d'intonation ou de formulation.

La bonne nouvelle? Ce n'est pas incurable, en tout cas, jusqu'à preuve du contraire. Avec le temps, mais surtout lorsque le bruissement sera autorisé à prendre le chemin des cordes vocales pour enfin revêtir sa voix propre, le silence reprendra ses droits de propriété, heureux d'être de retour après une si longue absence.