2009/10/19

Maître de sa vie

Jusqu'à quel point le sommes-nous? Grande question à laquelle je n'ai pas de réponse, malheureusement.

On fait des choix, on pose des gestes qui semblent, à première vue, être le résultat de notre libre arbitre. Le sont-ils vraiment?

On prend une décision, motivée par tout plein de bonnes raisons à nos yeux. Il y a eu analyse, introspection, réflexion, c'est du sérieux.

Puis, au moment où on a enfin l'impression de savoir ce qui mènera enfin à cette tranquillité d'esprit tant recherchée, on nous confronte. Ce qui est évident et pertinent pour soi est une mièvrerie condensée pour les autres. On a évidemment tort, on s'accroche dans les fleurs du tapis, on met le problème à la mauvaise place.

On plie? Ça fait plaisir à l'entourage et affaiblie l'estime personnelle. On résiste? L'entourage boude et rien n'avance, si ça ne recule pas. Comble de malheur, c'est également nuisible pour l'estime personnelle! Première option: on se dit qu'on ne vaut pas la peine de se battre. Deuxième option: on finit inévitablement par se remettre en question et l'effet devient le même que pour la première option. Comment faire alors pour trouver la paix intérieur sans tout casser?

Certains sont faits de rocs, rien ne les fait reculer. Ils sont convaincus et convaincants, leurs victoires sont naturelles et importent davantage que leur effet sur le monde autour. Si les gens ne comprennent pas, c'est qu'ils sont stupides.

D'autres sont plus portés à la négociation, aux compromis. Ils sont aussi convaincus, mais ils sont conscients que tout n'est pas toujours tout noir ou tout blanc. Ils ne veulent pas gagner à tout prix, mais ne veulent surtout pas perdre.

Finalement, il y a ceux qui, pour ne pas déplaire, se moulent aux désirs des autres, au détriment de leur propre vie, de leurs propres besoins. La victoire est utopique, sauf si par bonheur, la personne souhaite la même chose que l'autre.

La meilleure recette? Probablement la deuxième. La plus facile? La première ou la troisième selon sa personnalité.

Et si l'ordre était bouleversé? Si la personne habituellement malléable décidait de ne pas plier? Si elle décidait de se tenir debout et de se choisir? Si la statue de pierre s'ouvrait à la vision des autres? Si elle laissait de la place à l'empathie? Si le négociateur décidait de céder une fois de temps en temps, histoire de donner sans penser recevoir? Qu'est-ce que ça donnerait? Des affrontements? Des déchirements? Des réconciliations?

Nous sommes maîtres de nos vies, par nos choix, par notre façon d'être. Pourquoi alors est-ce si difficile de modifier un pattern en cas de besoin? En principe, chaque personne porte en soi un peu de solide, de mou et de mi-ferme. Être maître de sa vie signifie être en mesure de choisir la bonne consistance selon les situations et ça, c'est difficile.

Il s'agit probablement de l'apprentissage d'une vie...