2007/02/11

Pour toutes les fois

Pour toutes les fois où le silence est réconfortant, rassurant et agréable vient inévitablement une avalanche de mots. La Loi de la nature, j'imagine.

Toutes ces choses à dire, ces cris du coeur, ces caresses à verbaliser. Il y a ces mots qui ne peuvent se glisser subtilement entre un "Bonjour!" et un "T'as passé une belle journée?". Ces phrases qui demandent un contexte qui leur est propre, une ambiance spéciale et le courage de mettre son âme à poil.

Pour toutes les fois où un regard suffit, il faut un jour ou l'autre pousser plus loin puisque les yeux, bien qu'étant de fins communicateurs, ont des limites graves. Il faut expliquer les nuances du regard, compléter les informations.

Le contact visuel devient alors presqu'un handicap; il fait monter de la couleur aux joues, il tente de percevoir les pensées de l'autre. Le regard voudrait tellement transmettre au coeur une assurance que tout va bien, qu'il peut passer à la phrase suivante.

Se préparer dans sa tête, choisir les mots avec attention pour que la musique soit la plus juste possible, pour éviter les fausses notes et la cacophonie. Vivre la scène des milliers de fois, parce que la scéance est sans cesse reportée. C'est facile dans sa tête: aucune interruption, pas de gêne et surtout, une clarté inouïe. Finalement, se sentir prête à sauter et attendre le bon moment.

Ouvrir son coeur avec des mots, s'exposer dans toute sa vulnérabilité.
Se taire enfin, fermer les yeux, suspendre sa respiration et attendre le jugement.