2006/04/18

Du figuré au sens propre

C'est à l'université que j'ai vécu ma "vie de jeunesse". On sortait 6 soir sur 7, et c'était bien parce que le dimanche, nos lieux de détente favoris respectaient le repos dominical, parce que nous, on étaient toujours prêtes.

On avait nos habitudes, nos rituels. Chaque soir, on se trémoussait sur la piste de danse jusqu'à la dernière minute, parfois en prenant soin de têter notre unique bière de la soirée, faute de budget. On était vivante, pleine d'énergie.

Les week-end où je revenais chez moi, même programme, cette fois-ci avec mes amis du coin. J'avais "ma" place, mon bar préféré. Je souris aux souvenirs reliés des soirées passées à cet endroit.

Tout a changé à ma dernière session. J'ai quitté les résidences pour m'établir temporairement de l'autre côté du pont, pour l'unique raison que c'était plus pratique ainsi à cause de mon stage. Je me suis assagie d'un seul coup, comme ça, parce que ma "gang de sacoches" était plus loin, qu'elles aussi étaient des presqu'employées (presque parce que pas de salaire...) quelque part à temps plein.

Par chez moi, même chose. Pas à cause des stages, mais parce que "mon" bar avait mis la clé dans sa serrure.

C'est là que j'ai commencé à devenir une "matante". J'ai perdu l'habitude, perdu la résistance. Mes soirées se sont espacées sans que j'aie envie de résister.

Aujourd'hui, ma préférence est de loin concentrée sur les bons soupers bien arrosés entre amis, les fêtes privées. L'envie de m'étourdir, de danser à perdre haleine, d'engourdir mes tympans à force de vibrations hyper-puissantes me prend parfois, mais comme autour de moi, je ne suis pas la seule à avoir vieillie, les amis prêts à me suivre sont pratiquement inexistants...

Certaines "connaissances" me prédisent un célibat sans fin à cause de cet état de fait. Bon. Peut-être, mais je ne crois pas. Ça ne me fait pas peur pour la simple et bonne raison que je n'ai pas envie de revivre cette période. Je suis séduite par ce qu'un gars a à dire, pas par sa façon de danser ou de s'appuyer sur le comptoir du bar. Anyway, je ne suis pas pressée et je préfère faire confiance à la vie que de m'inventer une vie parallèle qui ne me convient plus.

Je ne considère pas que ma vie est platte, je n'ai pas l'impression de passer à côté de quelque chose d'important et ça m'étonnerait beaucoup que j'éprouve un jour des regrets à ce sujet.

Je suis comme ça, je préfère maintenant échanger, discuter plutôt que de crier à tue-tête pendant trois ou quatre heures pour tenter de me faire comprendre. J'avais mes bars préférés, j'ai maintenant mes terrasses préférées.

Et c'est quand même une belle évolution, puisque dans moins d'un mois, mon statut de matante passera du figuré au propre. "Matante" ne sera plus seulement un jugement sur mon rythme de vie, mais un beau mot d'amour pour mon Mini-Max.

1 Comments:

Blogger Julie said...

J'ai toujours pensé que les bars ce n'était pas l'endroit idéal pour rencontrer quelqu'un. C'est bien mieux pouvoir discuter et cerner la vraie personnalité de l'autre.

8:38 a.m.  

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