2009/07/29

Gelée

Je me gèle à l'air climatisé. Volontairement. En souhaitant que l'air froid sur ma peau m'engourdisse, congèle un peu mon esprit.

Je ne suis pas heureuse. Il y a bien des moments où l'angoisse s'estompe, mais d'un intervalle à l'autre, les nuages reviennent. Ma vie est dans une période de "eurk" et je patauge difficilement à travers les bouillons.

Ma mère est malade. Ce devait être une presque banalité tellement il y a maintenant de cas de cancer du sein et tellement ça se guérit bien maintenant. Mais non, c'est plus compliqué. Rien de mortel, mais plus compliqué.

Ma grand-mère meurt lentement dans son lit à l'hôpital. À 86 ans, elle a bien droit à un peu de repos. Rendu à cet âge, il faut s'y attendre. Mais ça me fait de la peine. Elle s'est occupée de moi à ma naissance, elle m'a gardée souvent pendant les week-end, me faisant mes plats favoris. C'était elle qui faisait la meilleure soupe aux grosses nouilles, les meilleures cuisses de poulet. Ma grand-mère, c'est comme une petite partie de moi qui s'éteint.

Au travail, près de 150 heures ont été abattues en deux semaines. Stress, pression, mauvais temps, manque de sommeil, mauvaise alimentation; je me sens patraque.

Je suis consciente de tout ce qui m'arrive. Même si je n'accepte pas tout, je comprends. Et ça me ronge. Je suis fatiguée physiquement, mais aussi psychologiquement. Je suis tannée de pleurer, d'avoir peur, d'avoir mal. Je me sens seule, car je dois être forte. Les temps sont durs pour tout le monde, pas juste pour moi.

Je sais que ça va passer, que la vie va suivre son cours, que je vais pouvoir dormir pour au moins remettre mon corps à l'endroit. Je sais qu'il y a des situations hors de mon contrôle. Je sais que ma grand-mère va mourir, je sais que ma mère va guérir, je sais que les vacances s'en viennent. Je sais que je suis plus forte que ça, que ce n'est pas mon genre de m'apitoyer.

Je sais que dès que je baisse la garde, je suis détestable pour mon entourage. Je sais que je suis difficilement endurable, j'y arrive moi-même à peine. Je sais et j'ai peur, peur que le reste foute le camp. J'ai besoin de me reposer, et les quatre prochains jours serviront à cela. Il y a beaucoup en jeu, je ne peux me permettre de perdre ma mise.

Mon père m'a déjà écrit ceci: sans les rochers, les vagues ne monteraient jamais si haut. Si je m'y fie, je risque de prendre tout un envol dans les semaines à venir! Pour le moment, je tente de garder l'oeil sur mon phare, même s'il s'enveloppe parfois de brouillard, sans doute pour se protéger des écueils de rochers qui l'atteignent sans pourtant l'avoir visé.

En attendant, je voudrais hurler. Comme je ne suis pas de cette nature, je me gèle à l'air climatisé.

1 Comments:

Blogger La vie au Max said...

Comme toi...

12:48 p.m.  

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