2006/05/23

La vie est un long fleuve tranquille...

Les paysages se transforment sans arrêt sur ses côtes, affichant parfois de belles et invitantes étendues vertes et chatoyantes, bloquant parfois toute intrusion par de hauts escarpements rocheux. De jolies maisons chaleureuses manifestent leur présence ici et là, signes de vie, traces de rêve.

Et l'eau coule, toujours. Rien ne peut l'arrêter et encore moins la faire reculer. Elle n'a qu'un objectif, qu'une direction, peu importe ce que la nature ou les hommes peuvent souhaiter. Parfois, elle se couvre de moutons, se protégeant des grands vents par une laine d'écume.

La marée est comme le battement de son coeur, régulière et continue. Elle est prévisible, mais parvient tout de même à surprendre les inconscients ou ceux qui se laissent distraire par la beauté du paysage au point d'en oublier le temps. Les sages la connaissent, en devinent les signes, ils se rassurent par la stabilité de ce mouvement éternel et sécurisant.

Peu importe les tourments qui frôlent sa surface, les profondeurs sont calmes, bougent lentement, se dessinent de nouveaux visages au fil du temps. Rien n'est acquis, le sable se déplace, changeant petit à petit le lit pour lui donner de nouvelles courbes, de nouvelles aspérités. Le fond est meublé de souvenirs abandonnés par ceux qui ont parcouru son visage; certains sont de vrais trésors, alors que d'autres ne méritent pas leur place. Et pourtant, tout est là...

Et il y a les millions d'organismes qui survivent grâce à l'existence de cet univers. Une jungle où certains deviendront forts, où d'autres s'éteindront doucement. Parmi eux, quelques-uns sont convoités par chacun, plusieurs préfèrent restés tapis au fond et ne jamais remonter à l'air libre, sauf peut-être par les nuits sans lune.

Oui, la vie est un long fleuve tranquille...