2007/12/21

Oui, non, peut-être

Fatiguée, épuisée, fragilisée.

Moi qui suis habituellement d'un positivisme déconcertant par rapport à ma vie, voilà que le côté sombre menace de prendre le contrôle.

Je suis de l'école de pensée qui dit: "Commence par y croire sincèrement et ça se produira peut-être." Ce n'est pas infaillible comme technique, le peut-être y prend d'ailleurs toute son importance. Ainsi donc, je visualise, je rêve, je scénarise, je planifie, j'espère, je prie et surtout, j'y crois.

Enfin, jusqu'à pas longtemps. Jusqu'à ce que la vie joue délibérément avec mes projets et mes rêves en m'envoyant des signes contradictoires à répétition. Bien beau être positive, ça ne signifie pas pour autant être naïve!

J'ai donc fait un stage dans une autre école de pensée, celle qui dit: "Attends-toi toujours au pire, si le pire arrive, ce sera moins décevant, et si c'est le meilleur qui se pointe, ce sera encore plus plaisant." Il y a quelque chose de pervers dans cette phrase... quelque chose qui me rend mal à l'aise. Mais bon, à force d'avoir de la peine pour des "non" qui n'en sont peut-être pas, cette vision devient tentante.

À la longue, je me rends compte que ce n'est fait pas pour moi ce mode de pensée fataliste. Ça me rend triste, ça m'enlève l'envie de me battre. J'ai l'impression de devoir faire mes deuils avant que mes rêves ne meurent.

Reste la troisième école: "Demande ce que tu veux, lâche prise et prend ce qui arrivera au fur et à mesure." Bien que moins exigeante au point de vue de la pensée, ça demande une vigilance constante (dans mon cas!). Laisser aller les choses, cesser de tenter d'analyser la situation pour deviner si c'est favorable ou pas. Faire confiance à la vie sans pour autant se transformer en marionnette.

Combien de temps je tiendrai? Aucune idée, mais j'ai vraiment envie d'essayer. J'ai besoin de cesser de me tourmenter pour des questions dont la réponse ne dépend pas uniquement de moi, peu importe l'importance de la-dite question.

Est-ce que j'irai en vacances? Est-ce que j'aurai un jour mon propre chez-moi? Est-ce que j'aurai des enfants? Est-ce que je vais conserver mon boulot encore longtemps? Ce genre de questions, accompagnées des dilemnes de la vie de tous les jours (genre qu'est-ce que je mange ce midi) deviennent rapidement insupportables.

Alors voilà. "Oui", "Non", vous me faites trop mal, je ne veux plus vous entendre à moins d'une preuve en béton de la finalité. "Peut-être", toi aussi, tu dois te taire et laisser mon âme errer sans but, vivre sans les montagnes russes irréelles et irrationnelles de l'espoir et de la résignation.

Je sais ce que je veux. Je sais ce qui meuble mes pensées depuis toujours. Advienne que pourra et s'il neige, on pelletera. J'abandonne l'analyse et attendrai les résultats.